Les tunnels ferroviaires des Alpes

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Durant la seconde moitié du XIXᵉ siècle, en Europe, la révolution industrielle est à son comble avec l’avènement du chemin de fer filant dans tous les sens. Les voies ferrées, nombreuses déjà, se percutent cependant devant une énorme frontière naturelle infranchissable : l’arc alpin. Un massif qui prend ses racines devant les rives riantes de la Méditerranée pour mourir aux portes de Vienne, traversant ainsi six États.

Dans tous les esprits, auprès des chancelleries, d’aucuns demandent à commercer en abondance et donc à pouvoir traverser les Alpes, aux yeux de beaucoup si hermétiques. Les ingénieurs de tout poil se penchent déjà sur l’épineux, mais néanmoins passionnant dilemme à surmonter : comment justement traverser le massif afin de joindre le nord et le sud du continent européen par le rail ?

Les Autrichiens se lancent concrètement dans la bataille durant les années 1848 à 1854 avec la construction d’une première ligne alpine hautement accidentée, flanquée d’un petit tunnel de faîte, la Semmering. Il en sera suivi, plus sérieusement, un morceau de bravoure avec le titanesque chantier du percement sous le Mont Cenis (Fréjus), dès 1857.

À partir de cet événement, rien n’allait freiner les ambitions des pays, dont les frontières étaient souvent revues au gré des conflits, parfois même contre l’avis des stratégies militaires, afin de percer cette roche solide et friable à la fois, immanquablement imbibée de voies d’eau meurtrières. C’était le prix à payer, à cette époque, pour démontrer la puissance des États.

Cet opuscule raconte l’essentiel de ces ouvrages d’art ferroviaires historiques et conséquents, percés tout au long de ce splendide croissant montagneux, à jamais marqué dans l’imaginaire.